Trop peu d’hommes en cabinet?
Partager qu’ ”on voit quelqu’un” ou qu’ ”on a rendez vous chez son psychologue” n’est plus aussi tabou que par le passé. Fort heureusement. Venir en thérapie semble de mieux en mieux accepté en société.
Vraiment?
Je me le demande encore.
Car il y a quand même une partie de la population qui ne vient pas à mon cabinet… Les hommes.
Chiffres à l’appui. 75% des personnes qui viennent me voir sont des patientEs. D’autres font le même constat et Doctolib a aussi rapporté ce chiffre. Ce dernier constat a été le point de départ de la récente émission sur France culture: Pourquoi la santé mentale des hommes est taboue?
Les clichés de l’homme fort auraient-ils la vie dure?
Le taux de suicide chez les hommes est 3 fois plus grand que chez les femmes. C’était vrai en 2001, c’était toujours le cas en 2020. Cela devrait nous alerter non?
Preuve de faiblesse que de venir voir un.e psychologue ou thérapeute?
Être dans l’action plutôt que de parler de ses émotions car ce n’est pas pour nous, les mâles?
Toute le monde semble s’accorder sur les raisons culturelles et sexistes.
Et justement, ne serait-ce pas plutôt une certaine preuve de courage que de faire ce pas?
On voyait le panneau ci-dessous dans les manifestations découlant du procès Pélicot. L’invitation est que les hommes doivent prendre leur part de responsabilité dans les maux de la société. Mais je ne crois pas qu’on les atteindra ainsi.
L’éducation est un pas. L’accueil de ce que les hommes sont, font, vivent, souffrent est essentiel également. De cette désertion, les hommes sont les premiers à souffrir.
Messieurs, la virilité n’est pas en cause dans l’action d’aller voir un.e professionnel.le. Il s’agit de prendre soin de nous pour (re)trouver le meilleur de nous même et ainsi prendre soin de notre entourage. Faisons le d’abord pour nous !
«Le travail de pacification des couples […] avant tout un travail féminin» ?
Dans son article, Irène Jonas le dénonce. A la charge mentale des femmes, s’ajoute la charge du “care”. Les chiffres sont indéniablement en leur faveur. Et je fais globalement le même constat au cabinet.
La société a tout à gagner de l’équilibrage des genres dans la démarche de consulter un professionnel. Cela ne peut que participer à apaiser le rapport entre les genres dans le couple, au travail et dans l’espace public. Mais aussi entre hommes! En développant leur fraternité.
L’idée que le travail sur soi puisse être réservé aux femmes me désespère. Elle me fait même craindre un effet plus pernicieux de contre coup. Les femmes ont, à juste titre selon moi, l’impression de porter la charge de faire tenir le couple (hétéro) et de gérer la charge émotionnelle du couple.
Elles pourraient s’en fatiguer si ces Messieurs ne comprenaient pas l’urgence -certes- mais surtout l’égalité face au fonctionnement de notre système nerveux. Le système nerveux ne souffre pas de genre ! Il ne souffre déjà pas d’espèce de mammifères! Il ne regardera pas notre sexe. Ce contre coup serait alors dévastateur. Car elles déserteraient les cabinets et le vivre ensemble n’en serait que dégradé.
Merci Mesdames donc pour cette inspiration. J’ai la confiance que ce travail sur vous est utile et rayonne. Avec persistance. Et une dose de résilience. Vous tracez le chemin.
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J’ai entendu sur France culture une émission sur le sujet. Même constatations. Je vous la partage: https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/questions-du-soir-le-debat/pourquoi-la-sante-mentale-des-hommes-est-elle-taboue-9802632
La concomittance est amusante ! Merci pour ce partage !